Ces œuvres invitent nos yeux à un survol de corps onctueux aux rondeurs interminables. Ces douces courbes sont des paysages ou chaque forme, chaque pli, chaque cicatrice a sa propre histoire. Il n’est plus question d’esthétique, mais d’hommage à ces femmes aux corps tourmentés par la gravité de la vie qu’elles ont subi et surtout donné.
Des œuvres volontairement étêtées et démembrées nous ramènent à l’essentiel. Là où la laideur devient beauté, ou le disgracieux attrayant.
Malika nous offre, à travers ses sculptures modelées, à l’instinct, en argile cuite, à la blancheur lactescente, un nouveau regard sur ces corps flétris, où chaque modèle nous balance à la gueule son vécu qui semble jaillir d’un poème des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire.
« Mettre les formes en valeur », tel est le pari réussi de Malika, autodidacte, diplômée de l’école de la vie.
Ahmed Mimoun / Peintre, écrivain et bédéiste
Oeuvre : La Muse Vénale / Diptyque de sculpture en terre cuite / Malika Rahmani
